Il devait être approximativement plus de minuit et Tristan et Ronnie était encore allongé sur la plage. Tout les deux l'un à côté de l'autre, il écoutait le son envoûtant d'une guitare non loin. Ils n'étaient pas seuls à avoir décidé ce soir-là de sortir prendre l'air. La nuit était idéale, aucune ombre au tableau. Un ciel clair bleuté et étoilé, une lune rayonnante et pleine de lumière. C'était l'idée de Tristan à la base, il n'avait pas de traduction à effectuer pour son travail ce soir et, ayant senti le malaise de Ronnie et sa solitude, il avait proposé cette virée tous les deux. Il est vrai que depuis quelque temps, ce n'était plus tellement la joie entre eux et que toute notion de calme avait laissé place à des cris autant féminin que masculin. Mais Tristan avait espoir que leur relation redevienne ce qu'elle était. S'ils faisaient à deux des efforts.
C'était donc en silence qu'il avait descendu la colline jusqu'à la plage et qu'il avait allumé un feu de camp. Ce n'était surement pas bien autorisé mais malgré la chaleur en journée, les soirées se faisaient fraîches. Signe d'une fin de mois de septembre. Ronnie installée confortablement près des flammes attendait que Tristan parle, lui dise quelque chose. Elle était exaspérée par son manque de joie. Il semblait là solitaire et indéfiniment plongé dans un rêve ailleurs. Elle ne savait pas comment expliquer le sentiment qui l'animait mais elle avait besoin d'entendre sa voix. Elle voulait qu'il lui dise quelque chose, elle ne savait pas quoi mais quelque chose. Même si c'était pour lui hurler dessus, même malgré leur conversation de sourd, elle en avait besoin et il ne semblait pas comprendre ce manque qui oppressait la jeune femme.
C'est pourquoi, tous les deux ils observaient les jeunes gens qui avaient eu la même brillante idée qu'eux et qui venait de se mettre à danser sur le sable, au bord de l'eau. Comme si le temps avait des répercussions sur son moral, Ronnie sentit quelques gouttes tomber sur son bras. Quelques gouttes puis vint la pluie. Une énorme averse leur tomba dessus, éteignant au passage le feu. Ronnie vit le guitariste plier bagages tandis que ses copains continuaient à s'amuser sur la plage, ne se souciant pas des caprices météorologiques. C'est ce que la jeune femme aurait aimé faire si elle n'avait pas croisé le regard vide de son ami. Elle se releva et pris la tangente, lasse de toujours voir le néant dans les yeux vert de son ami. Sa course l'a mena jusqu'à son appartement où elle s'enferma, laissant libre court à des larmes de tristesse. Comment leur relation avait pu autant prendre un tournant? Réussirait-elle à se relever de cette déception? Cette relation dans laquelle elle avait tout misé? Ronnie se sentit si faible qu'elle s'endormit ainsi, pleurant encore et encore. C'était la fin...